De 1997 jusqu’en 2005, la pratique du bureau, s’appuie principalement sur des commandes privées de relativement petite échelle. La publication du Livre ‘Style et Nécessité’ qui revient sur leurs premiers projets, va marquer un tournant car elle les oblige à un travail réflexif sur leur production et leur amène une certaine reconnaissance.

Depuis 2005 le bureau travaille majoritairement sur des commandes publiques tout en conservant le même soucis du détail qui caractérise le travail de l’agence.

(…) Ledroit et Pierret mènent une réflexion minutieuse sur le plaisir de l’espace « l’habiter », sur l’expérimentation de l’espace par l’usager. Ils transcendent les questions de fonctionnalité et d’usage pour créer des espaces uniques et souvent équivoques. Ils mettent en scène l’espace comme le matériau d’une recherche plastique, exploitent celui-ci en combinant avec maîtrise les classiques « découvertes », « déséquilibres », « tensions », dynamiques de « rétrécissements » et autres « dilatations ».
Ils renouent, en toute modestie, avec le luxe ; luxe non comme excès mais comme inconditionnalité du plaisir spatial, partant du principe que toute chose, et donc toute architecture, peut être luxueuse, pour peu qu’elle réponde simplement aux besoins des sens : jeu de lumières et de couleurs, maîtrise du dimensionnement, plaisir de la matière (…)
Extrait de la préface de la publication éditée par le CIVA et A 16 en 2005.

(…) En termes de méthode, l’un des atouts du trio tient à la diversité de leurs origines et à la complémentarité de leurs compétences. Anne Ledroit a des parents musiciens, ceux de Cédric Polet sont entrepreneurs et Vincent Pierret a grandi dans une famille de linguistes. Si l’éducation n’explique pas tout, elle est pourtant éclairante pour comprendre leurs rôles. De la conception à la réalisation, les associés se partagent la plupart des taches mais avec la reconnaissance de leurs affinités respectives. Cédric Polet met en oeuvre sa connaissance et sa passion de la construction. L’approche d’Anne Ledroit part du particulier pour enrichir le langage architectural des projets tandis que Vincent Pierret, plus inductif, identifie les principes directeurs, synthétise les intentions et en élabore la communication. En résulte une conception du bureau d’architecture qui tient plus aux personnes qui le composent qu’à la construction d’une marque qui pourrait elle s’en affranchir. Aujourd’hui, leur production, régulièrement publiée dans la presse, comprend des projets de logement collectif, d’équipements de quartier ou encore d’infrastructures sportives.(…)
Extrait de la publication éditée par le le BOZAR et A+ en avril 2012, texte de Marie-Cécile Guyaux.